Accéder au contenu principal

Emilie Daversin empowhers

Qui es-tu ?
Je suis une femme qui pense tout le temps, même à de toutes petites choses, et ne profite pas suffisamment de ce qu'elle réalise :-)

D’où viens-tu et où en es-tu actuellement?
Je viens de l'univers de la musique et maintenant je suis dans les affaires au sens large avec plein d'activités diverses et variées. J'ai notamment co-fondé une société dédiée aux nouvelles technologies qui compte aujourd'hui 150 personnes et j'ai lancé en 2017 un réseau professionnel dédié aux femmes entièrement digital, Feminalink. J'aime aussi beaucoup l'immobilier et les travaux. 

Ma formation? je me suis forcée à aller jusqu'en école de commerce avant de commencer ma carrière. Et je ne regrette pas cette formation classique même si je n'ai pas été très assidue.

Comment te considères-tu en 3 mots?

Différente (clairement) 
Visionnaire (j'aimerais pouvoir l'exprimer encore davantage) 
Indépendante (terriblement)

Quel serait un jour “normal” dans ta vie?
Aujourd'hui je privilégie complètement ma famille, ça me donne le sentiment de contribuer concrètement à changer le monde 3h ou 4h par jour.
Le matin je me lève donc pour donner un biberon au bébé, préparer les petits dejs, répondre aux questions existentielles de mes grandes filles, organiser les grands sujets pro et perso avec mon mari (nous travaillons ensemble), choisir les vêtements de tout le monde etc...puis je ne m'occupe de moi que quand tout le monde est parti. La tranche 7h-9h génère beaucoup de stress.
Le reste du temps est ensuite consacré au travail que je peux réaliser à peu près de n'importe où y compris de mon bureau, puis ma véritable journée utile recommence à 19h, avec l'objectif jamais atteint de coucher les enfants à 20h30! À nouveau beaucoup de stress, rien à voir en intensité avec les responsabilités professionnelles!

Quelle expérience considèrerais-tu comme la plus impactante dans ta carrière aujourd’hui?
J'ai arrêté une vie artistique à laquelle tout le monde m'avait associée et dont j'avais rêvé toute mon adolescence. Finalement, je me suis rendue compte que ce n'était pas moi, que je n'arrivais pas à progresser. Du coup j'ai tout arrêté, à la surprise de tous. 
Mais j'ai appris 2 choses: d'abord que la norme est partout - même dans les milieux les plus "cools" - et qu'il faut apprendre les codes pour réussir. Ensuite que le talent n'est rien sans l'envie. Parce que le quotidien du talent, ce sont les codes, les implicites sociaux, la vraie vie quoi, il faut donc en avoir très envie.

Que ferais-tu différemment maintenant que tu es plus au fait des certaines choses que dans le passé?
J'aurais capitalisé davantage sur toutes les rencontres de ma vie. J'admire tous ceux qui ont d'immenses réseaux autour d'eux, des gens qui n'ont rien à voir entre eux le plus souvent. Ca rend la vie plus facile, plus sympa, plus vivante. Mais attention, pour moi le réseau n'est pas synonyme de succès: une seule personne peut vous ouvrir toutes les portes ou vous aider à vous découvrir en un rien de temps. Le réseau, pour moi, c'est surtout une question de confort au quotidien.

Quel conseil partagerais-tu avec les jeunes?

Capitalisez sur vos amis d'aujourd'hui, faites ce qu'on vous demande et ne soyez pas prétentieux. 
Pour être pris au sérieux soyez utiles aux équipes, demandez vous ce qu'on attend de vous. Et si vous ne trouvez pas votre compte quelque part, changez d'environnement mais ne demandez pas aux équipes de vous adapter à vous, c'est vous qui perdrez votre temps !

Comment priorises-tu les choses/tâches dans ta vie quotidienne?
Je fais des listes, des rosaces de tâches. Mais la priorisation n'est pas mon fort, je suis toujours très attirée par les détails, par les sujets annexes, le coup d'après. Le foisonnement de grandes idées et d'intérêts minuscules envahissent un peu mon quotidien.

Quelles sont tes facteurs clés de motivation?
J'ai longtemps cru que le fait que les choses soient compliquées ou impossibles à priori étaient un moteur important pour moi. 
Maintenant je sais que ce sont les associations d'idées: un matin je me lève avec une idée et je suis obligée de tirer le fil jusqu'à ce que je passe à autre chose. Je l'ai accepté maintenant.

De manière générale, es-tu satisfait(e) de ta performance personnelle et/ou professionnelle aujourd’hui?

Oui je suis satisfaite. Personnellement j'ai une vie exceptionnelle dont j'apprends à profiter, et professionnellement je progresse tous les jours même si je ne m'en rend pas toujours compte. 
Quand je perds l'envie je n'y peux rien, donc je ne me sens pas vraiment traumatisée par mes échecs. Ce qui est difficile, c'est la séparation professionnelle, le changement de cap. Mais après c'est toujours mieux.

D’après toi, quels sont les éléments clés pour finaliser des projets avec succès (d’un point de vue personnel et professionnel) ?

Au niveau personnel, nous entourer de gens qui nous complètent surtout si on a un profil très marqué est absolument impératif (exemple un "doer", un "faiseur" doit pouvoir vous compléter si vous êtes "visionnaire").
Au niveau du projet, il faut être capable d'identifier les succès attendus, sinon ça ne s'arrête jamais. Si je regarde ma vie professionnelle à l'aune de ce qu'a réalisé Barack Obama par exemple, je n'ai eu qu'une succession de petits projets sans envergure, donc ça ne veut rien dire. C'est nous qui décidons le point de succès d'un projet puisqu'il y a toujours meilleur projet meilleure performance ailleurs.

Penses-tu avoir un équilibre de vie entre l’aspect personnel et l’aspect professionnel ?
Non, pas du tout, je récupère difficilement d'un congé maternité non pris pour mon troisième bébé. Pour autant je n'ai ni conseil ni solution sur ce sujet. À part faire du sport, se détendre, et choisir ce qui est important pour soi.

Comment gères-tu ton environnement personnel au vu de ton succès professionnel?

Je travaille avec mon mari sur la plupart des sujets, dans les mêmes locaux et à 25 minutes à pied de la maison. J'ai tout bien calculé.

Penses-tu que l’impact des femmes ait changé au cours des dernières années?

Je ne sais pas. Pourtant les femmes sont mon sujet mais j'avoue avoir du mal à me prononcer. 
Je trouve que les gens en général ont plus d'impact, ceux qui avaient moins d'influence ont pris leur part de voix. Les femmes ont toujours eu un impact, je pense simplement qu'aujourd'hui, à l'échelle globale, de la planète, elles sont plus organisées pour s'entraider et travailler ensemble. Je regrette simplement les castes, elles sont partout, même entre femmes. Et puis le manque de représentativité des femmes dans les filières d'avenir. Avec tous les brouillages de communication, je ne sais pas si les écarts s'accélèrent ou se réduisent. Mon sentiment est que les hommes dans leur ensemble restent plus ambitieux, plus dédiés ou sacrifient toujours plus volontiers leur vie privée que les femmes. J'ai ressenti l'inverse chez les jeunes, jusqu'au moment où, au bout de 2/3 ans, les hommes prennent goût aux responsabilités et à la montée en compétence, là ils s'y mettent à fond.

D’après toi, quel est l’élément clé sur lequel les femmes devraient se concentrer actuellement?

Pour moi, on devrait pouvoir être libre d'avoir l'impact que l'ont souhaite. 
C'est d'ailleurs l'enjeu des prochaines années avec la croissance des entreprises individuelles (je ne parle pas des startups). C'est compliqué bien sûr parce que cette liberté, impacte celle des autres. 
Je m'explique: si je réussis professionnellement en laissant de côté ma vie de famille - et c'est mon droit - j'impose un style à d'autres femmes qui ont aussi le droit de penser autrement. Inversement si je veux passer du temps en famille avec une organisation à mi-temps ou un long congé maternité, je risque d'impacter négativement l'image des femmes qui veulent se mesurer aux plus grands leaders masculins, qui eux ont majoritairement moins de problématiques de ce type. C'est complexe.

Je suis toujours épatée par celles et ceux qui s'étonnent de ne pas voir assez de femmes au cac40 tout en militant pour l'entreprenariat et l'équilibre vie pro/perso. Je n'assumerais pas de telles contradictions. Pourtant j'anticipe que l'avenir sera rempli de ces contradictions avec la fin des carrières linéaires.

Pour Feminalink, je me suis juste focalisée sur la façon dont les succès des unes pouvaient impacter et influencer les succès des autres. En mutualisant l'image et les choix particuliers de chaque femme, j'ai fait le pari qu'on pouvait ensemble créer une belle marque de l'ambition professionnelle. Une vision très consensuelle en somme ;-)

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Anne-Flore Maman Larraufie empowhers

Qui es-tu ? Je suis Anne-Flore Maman Larraufie. Je dirais que je suis une personne qui a à coeur de faire croître les choses et les gens. De faire grandir ce qui l’entoure et ceux qui l’entourent. D’où viens-tu et où en es-tu actuellement ? Je suis française et c’est important pour moi. Je viens de divers horizons que j’ai construits à travers ma vie académique et professionnelle. Ils ont tous une logique même si de prime abord on ne dirait pas ! (rires). J’ai des activités dans le monde entier, avec des interlocuteurs tous différents. Mon mari et ma famille sont en France, j’ai quatre maisons dans le monde... en fait, je dirais que ma maison principale est l’avion ! (rires). Il y a plusieurs volets dans ma vie professionnelle, le premier est le volet entrepreneurial : j’ai créé ma société Semio Consult quand j’étais en doctorat. Je n’avais pas spécialement de vocation d’entrepreneur mais j’ai eu un client, un jour, qui m’a demandé une facture et c’est comme ça que j’ai créé ma

Beatrice Jung empowhers

Qui es-tu? J’adore cette question. Beatrice Jung, 48 ans, psychiquement aboutie sur 3 piliers qui sont : alignement, conscience et reliance. La galette du tabouret étant la générosité. Je suis Directrice RSE (Responsabilité Sociale de l’Entreprise) de Transdev D’où viens-tu et où es-tu aujourd’hui? J’ai une double origine du sud et de l’est de la France, J’ai fait des études de commerce et mon parcours professionnel dans les services aux collectivités locales s’est déroulé jusqu’en 2015 dans des fonctions marketing & business development. études marketing. Depuis un an j’ai rejoint la DRH du groupe Transdev pour prendre la direction de la RSE Comment te considères-tu en 3 mots? Hyper sympa En quête (j’aime questionner, explorer, élargir ma vision toujours) Tenue par des valeurs (les valeurs sont des portes qui s’ouvrent à un moment sur la vie qu’on veut avoir) Quel serait un jour “normal” dans ta vie? C'est un jour où je me lève en disant merci au cosmos. Café (heureuse

Aurélie Bresson empowhers

Qui es-tu ?  Je m’appelle Aurélie Bresson j’ai 30 ans, je viens de Haute-Saone en Franche-Comté. J’ai fait 11 ans de gymnastique et pratique encore beaucoup de sports aujourd’hui. J’ai fondé Les Sportives il y 2 ans, le premier magazine papier de sport au féminin en France. Je l’ai fondé seule et en fonds propres.  Je suis consultante sportive, médias et événementiel. D’où viens-tu et où en es-tu actuellement?  Depuis l’âge de 8 ans, j’ai toujours beaucoup été impliquée dans le mouvement sportif tant dans la création d’association, le bénévolat sportif et humanitaire, qu’en tant que sportive, amie de sportive, passionnée de sport, de même que spectatrice, consommatrice de produits de sports, lectrice de medias sportifs, membres des experts digital de la candidature de Paris 2024. Je dirais que mes projets actuels sont toujours centrés sur mes convictions et surtout ma ligne directrice : médiatiser les sportives, et contribuer à un monde sportif et une société